Généralités sur la biologie de la caille
La caille des blés fait partie de l’ordre des galliformes, et de la famille des phasianidés dont elle est le plus petit représentant, et le seul qui soit migrateur. L’espèce est présente sur l’ensemble du territoire français. On la trouve dans presque toute l’Europe, à l’exception de la Scandinavie.
Ce petit oiseau migrateur, de forme ronde, accuse un poids variant entre 90 et 145 grammes environ (selon les moments de l’année) pour une taille de 16 à 19cm. La caille atteint son poids maximal juste avant d’effectuer sa migration. Ces réserves de graisse lui permettent d’entreprendre son voyage. Son plumage est brun strillé. Un dimorphisme sexuel assez discret existe entre le mâle et la femelle.
Dès la mi février, les cailles entreprennent par étape leur migration retour à partir des différents sites d’hivernage africains. Les oiseaux nichant en France franchissent le détroit de Gibraltar, puis les pyrénées.
Elles commencent à arriver en France à partir du mois d’avril et vont dans les champs de céréales encore verts. A partir du mois de mai, dès que les mâles ont établis leurs territoires, on commence à entendre leur chant caractéristique destiné à attirer les femelles. Ces derniers défendent leurs territoires contre leurs rivaux.
C’est la femelle qui choisit le mâle d’après la qualité de son chant. Après la fin de la ponte, le mâle quitte la femelle, et se dirige de façon erratique vers de nouveaux territoires, à la recherche de nouvelles femelles.
Les femelles nichent dans les friches et les champs de céréales à partir de la mi-mai. Elle pondent dans une légère dépression située sur le sol 10 à 12 ufs qu’elle couveront pendant 17 jours en moyenne. A peine éclos, les petits suivent leur mère. La croissance des cailleteaux est rapide. Ces derniers sont déjà capables dès l’âge de 11 jours de s’enfuir en voletant. Ils volent normalement dès l’âge de 20 jours, et sont totalement indépendants à 1 mois. Ces derniers sont capable d’entreprendre la migration retour vers les sites d’hivernage de l’Afrique dès l’âge de deux à trois mois.
La migration retour débute à partir du 15 août et et se poursuit durant le mois de septembre, jusque début octobre, lorsque le temps est favorable.
La caille se nourrit très majoritairement de petites graines de plantes adventices, d’insectes et de céréales tombées au sol. Cet infatigable oiseau pieteur parcours inlassablement les chaumes à leur recherche. Les jeunes cailleteaux quant à eux consomment beaucoup d’insectes dans les premiers jours de leur vie, puis rapidement de petites graines.
L’estimation des populations de cailles des blés est sujette à caution. Selon l’association Birdlife International, le nombre de couples nichant en France serait compris entre 50 000 et 200 000 (2.8 à 4.7 millions de couples pour l’ensemble de l’Europe). Le CNRS estime pour sa part que le nombre de mâles chanteurs dans l’ensemble de l’Eurasie se situe dans une fourchette de 3,75 à 7,25 millions.
Bien que le nombre d’oiseaux puisse varier fortement d’une année sur l’autre, on remarquera au passage la totale imprécision de ces chiffres.
Une étude internationale conduite entre 2006 et 2009 dans plusieurs pays (Maroc, Portugal, Espagne, France) et coordonnée pour sa partie française, par l’IMPCF (1) semble apporter de nouveaux éléments. Elle démontre que la méthode de comptage utilisée jusqu’ici par Birdlife International (comptage réalisés uniquement à partir des mâles chanteurs) est en fait totalement inadaptée à l’espèce, car elle ne prend pas en compte le renouvellement des mâles chanteurs sur un même site. Birdlife compte un seul oiseau, lorsqu’en réalité ce sont plusieurs mâles bien distincts qui se succèdent sur une même place, comme l’ont démontré les captures. Les effectifs pourraient être en réalité jusqu’à 8 à 10 fois supérieurs aux estimations de birdlife, décidément bien peu scientifiques.
A suivre…
(1) IMPCF: Institut Méditerranéen du Patrimoine Cynégétique et Faunistique
bojour , je n’ai pas de commentaire mais plutôt une question
aurez vous une idée sur les populations de la caille en Algérie ? et quelle est la méthode , d’après vous , la plus appropriée pour procéder au dénombrement de cette espèce?
Bonjour, c’est une bonne question à laquelle je n’ai malheureusement de réponse. Je sais que l’Afrique du nord est une zone importante pour l’espèce, car les cailles y résident, et s’y reproduisent. Les éffectifs doivent y être important, surtout dans les zones irriguées. Les comptages s’éffectuent d’habitude, à ce que j’ai pu lire sur le sujet, à partir du nombre de mâles chanteurs. Vous trouverez dans la rubrique « la caille sur le net » un sujet intitulé « l’univers de la caille des blés », avec le lien vers son site. C’est un site réalisé par un scientifique (ce que je ne suis pas) et qui vous renseignera sur les méthodologies de comptage. Je pense que des études doivent exister sur le sujet en Algérie. Il faudrait, je pense, pour avoir des chiffres fiables, se renseigner auprès de l’équivalent algérien du CNRS ou du muséeum d’histoire naturelles. Vous pouvez essayer éventuellement de contacter l’auteur du site dont je vous ai parlé, patrick mur, qui dispose peut être de données sur ce sujet. Ce dernier est l’auteur d’une thèse sur la caille des blés.
bonjour,
nous avons deux cailles dans une « mue » à la maison, un mâle et une femelle, et nous aurions aimé savoir si la femelle couve immédiatement ses oeufs, ou seulement qd le nb de 10 à 12 est présent comme vous le précisez dans votre biologie de la caille. Je vous indique le nombre d’oeufs actuellement: 3, et elle ne les couve pas…
merci de nous répondre!
Guillaume, 9 ans et Robin, presque 6 ans
Bonjour,
Vous me parlez très probablement de cailles japonaises (cailles d’élevage) et non pas de cailles des blés sauvages comme mentionné sur l’article. Dans la nature, une caille se met à couver naturellement lorsqu’elle dispose environ d’une dizaine d’oeufs.
Dans le cas que vous évoquez, il s’agit de cailles domestiques et je doute, très fortement, vu mon expérience, du fait que la caille se mette à couver car elles ont perdu tout instinct… Je vous recommande lorsque vous aurez une dizaine d’oeufs de les placer dans une couveuse. Il existe des couveuses éducatives parfaitement adaptées pour vos enfants (à partir d’une soixantaine d’euros) et qui permettent de faire éclore tous types d’oeufs:
http://www.vivelelevage.com/produit_couveuse-covina-12-1049-6915.html
Vous en trouverez probablement à côté de chez vous grâce au site le boncoin.fr
En espérant vous avoir aidé…