Aristote, Histoire des animaux
Aristote est un philosophe et savant grec (stagire, 384 av. jc- Chalcis 322 av. jc). Ce dernier est notamment l’auteur, entre autres ouvrages, de « l’Histoire des Animaux ».
Cet ouvrage est très important car il sera recopié scrupuleusement pendant des siècles, et enseigné. Il influencera encore largement les auteurs du 19eme siècle.
Aristote n’a pas un discours très structuré, et évoque parfois certains sujets dans le désordre. Aucun chapitre en particulier n’est consacré à l’oiseau, qu’il cite toutefois à plusieurs reprises. Ainsi dans le livre 8, chapitre 14, paragraphe 6, ce dernier écrit que les cailles font partie des espèces les plus fragiles, et que pour cette raison, elles émigrent en premier lorsque le temps est encore clément. Il précise qu’elles « émigrent dans le mois de Boédomion « (entre fin août et début septembre), et constate que ces dernières sont plus grasses à l’automne qu’au printemps.
Au paragraphe 9 et 10 de ce même chapitre, Aristote remarque les difficultés qu’ont les cailles à s’envoler par grand vent, ce qui facilite leur capture par les oiseleurs. A propos du cri de la caille à l’envol, il écrit encore « Et d’ailleurs c’est à cause de l’embarras dû à la grosseur de son corps que l’oiseau jette toujours des cris perçants tout en volant, tant est pénible son travail. »
Ce dernier consacre le paragraphe 11 (livre 8, chap 14) à cet oiseau:
« Quand les cailles viennent de l’étranger elles n’ont aucun chef, mais quand elles émigrent, la glottis partent avec elles, ainsi que la caille royale, et le hibou moyen ducs, et le râle des genêts. Le râle des genêts les appelle la nuit, et quand les oiseleurs entendent le coassement de l’oiseau dans la nuit, ils savent que les cailles sont en mouvement. La caille royale est comme un oiseau de marais, et la glottis à une langue qui peut se projeter hors de son bec. »
Ce passage est un peu mystérieux: il évoque pour la première fois le rôle du râle des genêts en tant que chef de migration des cailles. Pour les autres oiseaux évoqués, cela est plus difficile. Ce dernier semble faire une distinction entre la caille royale et le râle des genêts, ce qui exclut à priori qu’il s’agisse du même oiseau. Peut être s’agit il du turnix, qui possède une certaine ressemblance au niveau du plumage? Quant au glottis, il demeure une énigme, et laisse perplexe plusieurs autres auteurs.
Ce texte est important car c’est lui qui est à la base de la légende, pourtant infondée, du râle des genêts, comme étant « le roi des cailles ». Cette citation sera abondamment reprise et amplifiée par les auteurs du 19eme siècle.
Aristote mentionne également dans le texte les oiseleurs qui semblent piéger cet oiseau. Les grecs pratiquaient largement la chasse de toutes sorte de gibiers aux moyens de filets et de pièges (largement décrit par Xénophon dans « De la chasse »). Ils s’en servaient aussi très probablement pour la capture des cailles .
L’ensemble des textes sont accessibles en ligne à partir du lien ci dessous:
http://remacle.org/bloodwolf/philosophes/Aristote/animaux8.htm#1411
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