Popular Tags:

Poême "La caille" de André Theuriet

11 mars 2007 at 15 h 27 min

Voici un poême de André Theuriet, auteur dramatique, romancier et membre de l’académie française (1833-1907).

Andre Theuriet

Ce dernier a été publié dans le journal « L’illustration », en date du 04/10/1879.

« La caille »

La moisson blonde au vent frissonne;
Les cailles sous l’herbe ont filé,
Et leur appel d’amour résonne
-Caille caillette!- dans le blé.
Quand le ciel pâli se colore,
On l’entend monter au matin,
Bref et sonore,
Et le soir on l’entend encore
Dans la paix du jour qui s’éteint.
Chez ces oiseaux, fils de bohême,
Au gré du hasard on s’unit.
On se trouve un beau soir, on s’aime…
-Caille caillette!- Vite un nid!
Un trou dans la paille séchée,
Voilà le lit à ciel ouvert
De l’accouchée;
Les épis mûrs à la nichée
Donnent le vivre et le couvert.
Hors de la coquille natale
Les cailleteaux s’en vont trottants;
Un fusil part… Cà ! qu’on détale,
-Caille caillette!- il n’est que temps!
Les chasseurs ont un coeur de roche
Et ne font pas grâce au traînard
Dont le pied cloche…
Gare au poêlon, gare à la broche
On l’on rôtit, bardé de lard!
Malgré tout, la caille foisonne.
Et, comme pour narguer la mort,
Son appel amoureux résonne
– Caille caillette!- Au sud, au nord.
Rasant d’une aile vagabonde
Les champs et la mer, tour à tour
Grasse et féconde,
A travers le monde à la ronde
La caille chante et fait l’amour.

André Theuriet

Ci dessous une très belle gravure de Hector Giacomelli, qui encadre le poême.

Poême de Andre Theuriet

Braconnage sur l’ilot des Freïrets

11 mars 2007 at 15 h 25 min

Les deux rochers des Freïrets, sont des ilôts situés au large de Toulon. Ils sont un passage obligés pour les cailles, et d’autres oiseaux migrateurs. Lorsque les oiseaux se posent en masse, épuisés ils sont aussitôt attaqués par des faucons.
Un article tiré de « Le monde illustré » en date du 17/04/1875 montre comment les braconniers tirent parti des attaques des faucons pour prélever des centaines d’oiseaux.
A noter la très belle gravure grand format de F.Moller qui illustre l’article.

ilôt des Freïrets

L’intégralité de l’article, signé La Sinse est disponible ci dessous en téléchargement. L’auteur regrette les excès du braconnage sur les côtes de la méditerrannée, et conclut sur la véritable pêche aux oiseaux réalisée sur les rochers des Freïrets. Ce dernier assure que la quantité d’oiseaux prélevés est telle qu’elle permet de fournir à la fois les villes de Toulon et Marseille.

Les oiseaux chasseurs

Terrines

11 mars 2007 at 15 h 25 min

Les terrines en forme de gibier, en faïence ou en terre, sont assez fréquentes, surtout lorsqu’elles représentent un lièvre ou une perdrix. Il est assez exceptionnel en revanche d’en trouver représentant des cailles. Voici quelques beaux exemples rassemblés ci dessous

Terrine caille 1Terrine caille 2

Terrine en faience, avec une caille représentée sur le couvercle, fin 19eme siècle.

terrines cailles

Paire de terrines en forme de caille
(Allemagne, porcelaine de Frankenthal, vers 1745)
cliché Nicolas Mathéus

Ces objets sont exposés à Paris, au Musée de la Chasse et de la Nature. Photo publiée avec l’aimable autorisation du conservateur du Musée.
Le site du musée de la chasse: www.chassenature.org

Sculptures bronze

11 mars 2007 at 15 h 22 min

Les bronzes animaliers font partie des représentations classiques en matière d’art cynégétique. Ce type de production était particulièrement en vogue au 19eme siècle, et jusqu’au début du 20eme siècle.
La ville de Paris ne comptait pas moins de 300 fonderies vers la fin du 19eme siècle, toutes spécialisées dans la reproduction d’œuvres d’art.
Voici rassemblé ci-dessous quelques œuvres sur le thème de la caille, ou de sa chasse:

Jules Moigniez (1835-1894) est un artiste Français, élève du sculpteur Comolera. Ce dernier remporte plusieurs prix lors d’expositions internationales, et s’attire rapidement les faveurs du public, séduit par le détail et la finesse de ses œuvres. Il affectionne tout particulièrement les représentations d’animaux: chiens, chevaux, oiseaux, animaux de ferme en tous genres…
Dès 1860, il prend la direction de la fonderie familiale, ou il édite ses propres œuvres. Ces dernières sont commercialisées en France, mais aussi à l’étranger. Après une dizaine années passées à la tête de l’entreprise, sa santé se détériore. Incapable d’éditer de nouvelles sculptures, il se voit obligé en 1890 de céder la fonderie. Ruiné, et acculé par ses créanciers, Il se suicide en 1894.

Jules Moigniez reste encore de nos jours peu connu du grand public. Ses œuvres sont toutefois très cotées dans le milieu des collectionneurs d’art, et font l’objet de rééditions. Paradoxe pour un artiste mort ruiné, ses bronzes atteignent aujourd’hui plusieurs milliers d’euros dans les salles de vente…

Voici rassemblés ci-dessous quelques unes de ses sculptures:

Jules Moigniez

« Caille à l’epi », Bronze doré, 16x18cm

couple de cailles à l'epi

« Couple de cailles à l’épi » Bronze à patine brune, 18×23.5cm

caille au lezard

« Caille au lezard », bronze à patine brun noir, 12x18cm

caille et souris

« Caille et souris », bronze à patine brune, 14x20cm

Ci-dessous, quelques belles représentations de notre oiseau, réalisées par d’autres sculpteurs de grand talent:

Ferdinand pautrot, la caille

Ferdinand Pautrot (1832-1874), « La caille », Bronze à patine, socle marbre, Hauteur 22 cm

braque en arrêt sur caille

Jules Bertrand Gelibert (1834-1916), « Braque à l’arrêt sur caille », Bronze à patine brune nuancée, 25 cm hauteur, largeur 43cm
(Voir aussi sur ce même auteur l’article dans la rubrique Gravures, dessins et lithographies)

Boites décorées

11 mars 2007 at 15 h 21 min

On retrouve parfois des motifs décoratifs représentant des cailles sur certaines boites. Quelques superbes exemples rassemblés ci-dessous:

boite carton décorée

Paquet de flocons de céréales illustré d’une caille, 1er tiers 20eme siècle, USA

boite métallique japon

Boite métallique aiguilles phonographe, décorée de deux cailles,
japon (années 1945-1950?)

boite métallique chine, cailles

Boite métallique décorée cailles et motifs floraux, Origine Chine (shangai),
1er tiers 20 siècle

Paul Vialar, "Le Roman des oiseaux de chasse"

11 mars 2007 at 15 h 21 min

Voici un texte de l’écrivain français Paul Vialar (1898-1996), extrait de l’ouvrage « Le roman des oiseaux de chasse », publié en 1958. Chasseur passionné, ce dernier est l’auteur de nombreux ouvrages sur ce thème (« De poil et de plume », « La caille », « Lettre aux chasseurs »…)

LA CAILLE

« Ce fut M. de Bolestac qui me fit tirer mon premier coup de fusil. Il était un ami de ma mère et je passais, cette année-là, mes vacances chez lui, dans l’Aveyron, « au château ». J’y arrivai alors qu’il sifflait son chien et partait pour la chasse. Je le suivis et, au moment où nous prenions la route, il appela : « La caille ! » Alors parut une toute petite fille ronde, aux yeux d’eau, qui surgit de derrière le mur de la ferme.
– Tu as encore ton sale fusil, papa, dit-elle. Tu vas encore tuer des bêtes ?
M. de Bolestac rit
– Des cailles, oui. Mais voici Jean, que tu ne connais pas. Sa maman, souffrante à Paris, nous l’envoie pour deux mois. Cela va te faire un compagnon.
La filette me prit la main et M. de Bolestac passa devant nous.
Nous fûmes bientôt devant un champ de blé, appelé le champ d’Alcor, que fauchait une machine attelée d’un cheval. Le travail tirait à sa fin et il ne restait plus qu’une longue bande, très étroite, d’épis. M. de Bolestac dit
– Nous arrivons à temps. Nous allons voir s’envoler les cailles. Elles sont, pour sûr, réfugiées au coeur de ce qui reste.
On n’entendait plus que le bruit de la faucheuse mécanique qui couchait les javelles. Très vite ce qui restait du champ rétrécissait. Et soudain, il y eut un envol d’ailes blondes : une caille. M. de Bolestac, calmement, la laissa s’éloigner, épaula, tira. Le petit oiseau tomba dans le chaume. M. de Bolestac expliquait, tout en le ramassant
– Tu as vu les quatre petits qui partaient de l’autre côté ? Oui. Eh bien ! ils ont profité pour le faire de ce que je m’occupais de leur mère. Elle s’est sacrifiée pour les sauver.
Et Danièle – son père l’avait surnommée « la caille » à cause de son corps potelé – me soufflait, dents serrées
– Papa ne les aura pas. Ils sont partis. Leur mère a donné sa vie pour eux comme une bonne caille qu’elle était.
Elle saisit l’oiseau dans sa main, et je vis comme un rubis minuscule, au coin de l’oeil, fixe maintenant, apparaître une goutte de sang. (…) »

Fable: "La caille et la perdrix"

11 mars 2007 at 15 h 20 min

Voici un texte extrait des « Fables » (publié en 1777) de Jean Jacques François Marin Boisard (1744-1833), fabuliste français.
Il s’agit d’une jolie fable ayant pour thème les discussions d’une caille et d’une perdrix. La caille essaie de convaincre cette dernière que le seul moyen d’ échapper aux terribles dangers qui l’attendent si elle reste est de migrer avec elle vers d’autres pays.

La caille et la perdrix

La terre avait perdu les riches ornements
Dont la blonde Cérès avait paré les champs.
Forcés d’abandonner leurs champêtres asiles,
Les perdreaux dispersés se croisaient dans les airs ;
Mille et mille ennemis divers
Poursuivaient à l’envie les pauvres volatiles.
Mère perdrix dans ce revers
Se promenait toute éplorée,
Appelant par ses cris sa famille égarée :
Abandonnez ces lieux à leurs maître pervers,
Dit une jeune caille, et par delà les mers,
Venez ainsi que nous chercher une patrie,
Où nous puissions du moins conserver notre vie.
L’esclavage et la mort dans ces champs dévastés,
Nous poursuivent de tous côtés…
Entendez vous gronder le tonnerre de l’homme,
Qui retentit sur les coteaux !…
Et son lâche ministre, instrument de nos maux,
Le chien, le voyez vous qui rampe sur le chaume !…
De notre seul refuge on a su nous priver !
Des griffes de l’autour qui pourra nous sauver ?
Hélas ! quand  nous pourrions échapper à la force,
Qui nous garantira d’une perfide amorce ;
Et comment nous soustraire à ces lâches filets
Dont nous couvrent la nuit nos ennemis secrets ?…
Croyez moi, ma voisine, imitons l’hirondelle,
Elle vient de quitter ce solide palais
Qu’elle avait sur le roc construit à si grand frais,
Et pour bâtir au loin fend l’air à tire d’aile.
Le Rossignol, jadis la gloire de nos champs,
Dont les humains jaloux admiraient les accents,
Fut lui-même forcé par leur ingratitude
D’abandonner sa solitude :
Et nous, vil peuple hélas!sans faire aucun effort,
Sur ce chaume rasé nous attendrons la mort !…
Quel climat n’a jamais habité la misère,
Reprit la tendre casanière ?
Croyez que dans tous les pays
On trouve des autours ou l’on voit des perdrix ;
La trahison, la force ont par toute la terre,
Sans doute, à la faiblesse par tous temps fait la guerre.
Vous ne connaissez pas encore tous nos maux ;
Je prévois de plus grand fléaux.
Nous avions jusqu’alors au moins la subsistance ;
Les trésors de Cérès des avides humains
Remplissent désormais les vastes magasins ;
Avec l’hiver hélas ! la famine s’avance !
J’ai déjà vu ces jours d’horreur,
Dont l’automne est l’avant coureur !…
De neige et de glaçons la terre était couverte ;
La nature fermant son sein,
Refusait aux oiseaux jusqu’au moindre grain ;
Les éléments semblaient conspirer notre perte…
Par bonheur, à l’hiver succéda le printemps ;
Je vis bientôt renaître (et même dans des champs
Stériles jusqu’alors) des moissons abondantes :
Je vis croître en tous lieux des forêts verdoyantes,
Dont le soleil d’été, propice à nos souhaits,
Jaunissait par degrés les fertiles sommets ;
Le chaume nous donna le couvert et le vivre ;
La chaleur sous nos toits n’osa plus nous poursuivre ;
Et le bonheur revint habiter les guérets.
On oublia bientôt la peine et la tristesse,
Pour se livrer à la tendresse.
Je fus mère dix fois (je dois m’en souvenir)
Dans ces champs dont en vain vous voulez me bannir.
Quel qu’en soit le danger, quelques maux que j’endure,
Je ne puis les quitter sans que mon cœur murmure.
J’ose encore me flatter que de nouveaux zéphyrs
Ramèneront la paix l’amour et les plaisirs ;
Et tant que j’en aurais l’espérance chérie,
Rien ne peut m’arracher au sein de ma patrie.

Jean Jacques François Marin Boisard, « Fables » (1777)

sculpture de Rene Floch

11 mars 2007 at 15 h 20 min

Jean René Floch est un chasseur breton, membre du club national des bécassiers. C’est aussi un artiste amateur qui a réalisé de nombreuses sculptures sur bois.
Vous pouvez admirer quelques unes de ses oeuvres (notamment des bécasses en bois peint) exposées sur son site:
http://jeanrenefloch.monsite-orange.fr/index.html

A ma demande, ce dernier a bien voulu réaliser une sculpture en bois peint représentant une caille des blés, que je trouve très réussie.

Sculpture caille

Albert Merat, la caille

11 mars 2007 at 15 h 19 min

Albert Merat (1840-1909) est un poète français.

Albert Merat

Ce dernier a publié en 1880 le recueil « Poemes de Paris, Parisiennes, tableaux et paysages parisiens » dont le poème ci dessous est extrait:

La caille

A Anatole France

Bien des matins quand je passais
Au même tournant de la rue,
Dans ce cadre gris à l’excès
La campagne m’est apparue

Une caille près d’un rosier
(Le printemps venait de renaître)
Chantait dans sa cage d’osier
Sur le rebord d’une fenêtre

Un irrésistible désir
Porte sans fin vers la lumière
L’aile sans espace à saisir
L’aile obstinée et prisonnière.

Dans ces cages aux barreaux blancs,
Sans la toile qui clôt leur faîte,
Aveugle et fou dans ses élans,
L’oiseau se briserait la tête.

Il veut sa claire liberté,
En s’épuisant à cette lutte,
Il chante et jette au ciel d’été
Ses trois douces notes de flûte.

A paris, dans le bruit banal
Ce chant d’oiseau charmait mon rêve
Au feu du soleil matinal
Je voyais le blé vert qui se lève

J’avais les pieds dans les genêts
Et sur mon front l’azur superbe
Les fleurs des prés, que je connais,
S’ouvraient comme les yeux de l’herbe.

Bien mieux encor que dans les chants
Du bouvreuil et de la linotte,
C’était le poème des champs
Évoqué par la triple note.

Je passe encor là quelquefois…
La fenêtre est toute pareille
-Qu’est devenu l’oiseau ? Sa voix
N’arrive plus à mon oreille

La prison, ce mortel tourment,
Plus ou moins vite blesse et navre,
Un matin s’est, clair et charmant,
Levé sur le léger cadavre.

"La caille et le lion"

11 mars 2007 at 15 h 18 min

Voici une très jolie fable africaine extraite du livre « Fables sénégalaises recueillies de l’ouolof et mises en vers français, avec des notes destinées à faire connaître la Sénégambie », rédigé par M. le Bon Roger et publié en 1828.

Le lion et la caille

Un lion plein de feu, d’audace et de jeunesse,
Las de sa force et du repos,
Défiait tous les animaux.
« Je ne crains, disait il dans sa fougueuse ivresse,
Ni le monstrueux éléphant
A la trompe terrible, à la dent redoutable ;
Ni l’immense Boa, ce reptile géant,
Qui semble un grand palmier renversé par le vent
Ni le crocodile effroyable,
Tyran de la terre et des eaux ;
Ni la formidable panthère,
Féroce sans besoin, par instinct sanguinaire;
Ni l’Hiene recherchant la nuit et les tombeaux
Pour cacher son œil louche et sa faim funéraire.
Je suis le maître de la terre,
Je suis le roi des animaux.
Pour me le disputer nul n’est d’assez téméraire;
Rien ne peut m’effrayer, m’émouvoir. » – A ces mots,
Une caille blottie et qui dormait dans l’herbe,
Réveillée en sursaut par cette voix superbe,
Sous le pas du lion s’envole brusquement,
Décrit ses deux crochets, et fuit comme le vent.
Le lion tout surpris fait un pas en arrière !

Ainsi d’un pauvre oiseau le vol précipité
Suffit pour arrêter ce lion téméraire,
Lui qui se proclamait naguère
Seul ne redoutant rien et partout redouté.

Pourquoi tant d’orgueil, de fierté ?
Tu bravas en héros les périls de la guerre ;
Oui, mais devant un souffle, un rien, une chimère,
Echouera ta témérité.