Joseph Oberthur
Joseph Oberthur (Rennes 1872 – Cancale 1956), était un dessinateur animalier, ainsi qu’un célèbre écrivain cynégétique, connu internationalement. Ce dernier était aussi célèbre pour ses connaissances scientifiques en tant que naturaliste, que pour la beauté de ses dessins. Il laisse derrière lui une oeuvre conséquente, richement illustrée sur le thème de la nature et de la chasse.
Gravure extraite de l’ouvrage de joseph Oberthur, « Gibiers de passage », représentant le combat de deux mâles cailles. Deux oiseaux (probablement des femelles) les observent en retrait.
Dans le livre « Gibiers de notre pays, histoire naturelle pour les chasseurs », tome 4, plusieurs passages très intéressant concernent la caille des blés.
Dans cet ouvrage, J.Oberthur s’intéresse aux origines des chiens d’arrêts, et ainsi qu’aux principales races. Il présente également les différentes espèces de gibiers à plume des plaines et des bois. Parmi ces espèces figure la caille, à laquelle il consacre pas moins de 8 pages.
Ce dernier connaît visiblement très bien l’espèce qu’il a chassé des années durant, et livre quelques anecdotes de chasse. Il se souvient notamment des dernières cailles parisiennes. Fait étonnant, Oberthur précise qu’on les entendait chanter jusqu’en 1924 sur les champs Elysées et au bois de Boulogne, et qu’il lui arrivait d’en lever près de l’ancien Parc des Princes. Déjà ce dernier parle du recul généralisé de l’espèce un peu partout en France, hormis dans certains département du sud. Selon Oberthur les chasseurs n’ont pas de responsabilité dans cette régression de l’espèce en raison de l’ouverture tardive de la chasse. Même s’il remarque déjà le changement des pratiques agricoles Il ne semble pas penser qu’elles justifient à elles seules une telle diminution. Il fait allusion aux massacres réalisés par les pays méditerranéens lors de la migration, mais remarque que la chasse au filet existe depuis l’antiquité sans diminution de l’espèce. Même s’il ne nie pas qu’il faut prendre des mesure de sauvegarde, ce dernier hésite à citer une cause précise à la diminution brutale des effectifs, qu’il semble attribuer à la fatalité. Il écrit résigné: « les exemples sont nombreux dans la nature d’espèces migratrices, restées d’une abondance extrême pendant des siècles, malgré les prélèvements inouïs opérés au moment où les oiseaux arrivent aux étapes de leurs voyages, qui, subitement, diminuent en courbe presque verticale et arrivent, quoi qu’on fasse, à disparaître totalement. C’est ainsi que le pigeon migrateur d’Amérique a cessé d’exister. Il est malheureusement à redouter que, dans un avenir assez proche, il en advienne autant de la caille ».
Oberthur parle ensuite de la migration et de la biologie des cailles. Détail amusant: il affirme que les cailles sont aptes à la natation et se posent sur la mer.
A noter les deux belles gravures d’illustration de l’auteur.
Ci dessous, une jolie gravure de caille en vol, très réaliste, par Oberthur:
Voici sous forme de fichier word l’intégralité du texte du chapitre.
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