Les cailles de noël
Certains chasseurs parlent de cailles prélevées parfois très tard dans la saison, jusque fin décembre.
On peut s’en étonner, car la caille des blés est un gibier migrateur qui commence à quitter notre pays dès la mi août, et qui devrait avoir atteint l’Afrique depuis longtemps à cette période de l’année…
Les cailles de Noël (c’est leur surnom) cela existe bel et bien… Voici quelques années, je me rappelle avoir prélevé 7 cailles dans un chaume de sorgho moissonné tardivement en raison des intempéries. C’était un 27 décembre.
Il s’agit tout simplement de cailles sédentarisées. Les raisons de cette sédentarisation sont hypothétiques: des couvées tardives qui ont raté le coche de la migration, une insuffisance d’impulsion migratoire (hybridation avec des cailles japonaises?), le réchauffement climatique qui tendrait à ce que les cailles se sédentarisent en raison de conditions plus clémentes l’hiver (cela reste à prouver).
Le plus dur pour elles est de trouver en hiver un champ, une friche, une bordure de fossé, encore intact qui leur permettent de subsister .
Plusieurs cartes signalant la répartition de l’espèce désignent le sud de la France (et notamment le littoral Provençal) comme faisant partie des zones ou la caille peut résider (du moins lorsque les hivers sont doux). Autre argument enfin: selon ce que j’ai pu lire sur le sujet, jusqu’à 5 pour cent des individus peuvent être naturellement dépourvus d’impulsion migratoire.
Ce phénomène avait déjà été décrit par Pierre Belon (16eme siècle), puis Buffon (18eme siècle), et n’a rien de nouveau.
Les paysans locaux avaient surnommés « Trevadissos » (en occitan) les oiseaux restés après les grands départs d’automne.
Rare sont ceux qui chassent la caille au mois de décembre ou de janvier, et il faut se donner la peine de les chercher. Je l’ai fait pour vous, photo à l’appui… Le 19/01/2007 dernier, après une heure de traque environ, May est parvenu à bloquer une caille dans un chaume d’une dizaine d’hectares (photo ci-dessous de ce dernier à l’arrêt).
Quelques chasseurs du sud de la France, très spécialisés il est vrai, continuent de chasser la caille jusqu’à la fin du mois de décembre, voire au delà. Même si les oiseaux sont rares, on continue à en trouver quelques uns dans certains chaumes laissés sur pied… C’est une chasse pratiquée par une petite poignée de passionnés.
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