Le tir de la caille: quelques conseils

15 juin 2007 at 21 h 15 min

Je dois le confesser, n’étant moi même qu’un tireur très moyen, il m’arrive assez régulièrement de manquer des cailles. Je ne me voyais donc pas en situation de donner aux autres les conseils que je n’avais pas su moi même appliquer.
Ce genre de recommandations étant malgré tout utiles la veille d’une ouverture, la saison de la caille étant assez courte, j’ai préféré m’en remettre à des auteurs cynégétiques plus compétents et expérimentés que je ne le suis. Au cours de mes lectures, j’ai trouvé un vieil article consacré au tir de la caille (1). Les conseils donnés par l’auteur, Robert Guinot m’ont paru assez bons, et malgré le temps écoulé (ils ont été écrits en 1946) toujours d’actualité. Aussi ai-je retranscris ci dessous l’essentiel de l’article.
(…) La caille se tire avec du petit plomb, No 8 et 9, dans tous les calibres: la gerbe est ainsi plus « garnie », ce qui n’empêche pourtant pas, assez souvent, de manquer ce gibier… C’est que le vol de la caille, bien que n’étant pas soutenu, est extrêmement rapide: l’oiseau part toujours de très près, mais, après un ou deux crochets de départ, il file en ligne droite à une grande vitesse, et c’est ce qui fait que souvent, on « met derrière ». Il faut, comme principe fondamental, laisser tout d’abord l’oiseau prendre une distance suffisante pour que le coup de fusil ne serre pas trop: 25 à 30 mètres sont une bonne moyenne. Si la caille part devant vous, filant directement vers l’horizon, montez légèrement le canon du fusil jusqu’à ce que vous ne voyiez plus l’oiseau: à cette seconde précise, serrez le doigt. La caille est couverte et reçoit la majeure partie de la charge. Quant une caille vous part en travers, il ne faut pas la suivre avec votre fusil, mais le porter à une distance d’environ un mètre, en avant d’elle et, pour ne pas tirer trop bas, vous faites comme précédemment, c’est à dire que vous relevez le canon, de manière, si vous voulez, que la ligne fictive de tir passe à un mètre en avant de la caille, et à 0.25 mètres environ plus haut que sa ligne de vol. Vous êtes certain, en agissant ainsi, que l’oiseau arrive directement dans la gerbe de plombs et vous n’en manquerez que très peu. Il y a enfin une question sur laquelle j’insiste: beaucoup de chasseurs nerveux au moment du départ du gibier, donnent un coup de doigt trop violent en serrant la détente: comme conséquence, le canon fait un très léger mouvement de haut en bas, mais presque toujours suffisant pour baisser le coup et manquer la pièce. Il faut serrer progressivement le doigt sur la détente, sans à coup, de manière à maintenir votre fusil dans sa ligne primitive de visée: ce n’est qu’en réunissant toutes ces conditions que vous deviendrez rapidement un bon tireur. (…) »

R.Guinot

(1) -Revue Rustica No 27, 07 juillet 1946, Article « Le tir de la caille » de Robert Guinot, P.272